Astérix chez les pictes

Comme beaucoup d'entre nous, je dois avouer, sans grande honte toutefois, que j'avais un jour abandonné nos deux gaulois.

Je ne me rappelle pas bien les circonstances de cette trahison. Peut-être était-ce au cours d'une chasse au sanglier où j'avais pris la hure à mon cou. A moins que ce ne fus lors d'un de ces singuliers banquets heurté que je fus par l'obscurantisme musical de mes hôtes... Enfin bref, le coeur n'y étais plus. Je ne sentais plus cette fièvre des premiers album qui à chaque lecture livraient quelques pépites format menhir. Non, vraiment, j'avais fini de sourire des aventures d'Astérix et Obélix. Je m'étais résigné à les ranger dans la case souvenirs d'Armorique de la rubrique enfance.

 Mais voilà, c'était justement sans compter sur la jeune classe, celle des auteurs bien sûr mais aussi sur la mienne qui m'a, pleine de bons sentiments, offert ce dernier opus. Que dire de ce voyage chez les pictes qui n'ait déjà été dit ici ou ailleurs ? Assurément pas grand chose. Si ce n'est que j'ai, moi aussi, été saisi par la filiation naturelle qui s'est ici opérée. Oh, bien sûr, il faut reconnaître à cet album, une certaine modernité de ton en même temps que de dessin. Finalement, c'est un peu comme le Beaujolais : toujours identique et pourtant différent. Espèrons toutefois qu'il vieillisse mieux.

 J'ai donc été très agréablement surpris par ce livre. Je crois même bien avoir souri à nouveau aux péripéthies de nos héros ! Décidément, la Gaule n'abdique jamais vraiment complètement.